Rouen 1949. L’armateur Julien de Trichère achète un vieux cargo américain, l’Olav II, qu’il rebaptise la Belle Hélène – sa fille s’appelle Hélène et il l’adore. Yann Calec, jeune commandant sans bateau ni équipage, fait des pieds et des mains auprès d’Ester, la secrétaire de l’armateur, pour se faire engager. Non seulement il y arrive un peu trop facilement, mais on lui donne pour second un certain René Floss, qui traîne derrière lui un passé extrêmement louche. Décidément, Calec se méfie : quelque chose se trame sur ce rafiot pourri dont on refait à neuf les cabines et sanitaires, sans s’intéresser le moins du monde à l’état calamiteux de ses chaudières.
Amour dévorant d’un père condamné pour sa fille infirme, escroquerie à l’assurance, complicité d’un nazi parti cultiver sa nostalgie au Vénézuéla – Calec est effectivement tombé dans un piège, dont la première victime est Ester, qu’il aimait et qu’il a, sans le vouloir, envoyée à l’abattoir. Et c’est l’âme en peine qu’un jour de brouillard, il quitte Rouen sur la Belle Hélène. Sortira-t-il vivant du piège ? Vous le saurez dans le prochain épisode, le Bateau assassiné.
Poésie des ports, grisaille des docks et froideur des âmes, personnages attachants ou inquiétants – Kraehn et Jussaume font passer, à travers l’élégance du dessin et la solidité discrète du scénario, un parfum de roman noir grand cru.
La baron Wismerhill et ses copains se retrouvent aux prises avec les morts-vivants de Der Hem Shelbem – une armée de soldats putréfiés et autres créatures hideuses dirigés par un Prince du même acabit. Commentaire de nos héros : « Boudiou, y craint, le bestiau. » Le combat est terrible, et Wis semble mal parti, quand Haazheel Thorn arrive à la rescousse et désintègre les putréfiés. Commentaire : « Ça fait tout de suite plus propre. » Suite à cette petite virée, Wis est investi des pouvoirs magiques du Prince et hérite de son fabuleux trésor.
Pendant ce temps, l’Ordre de la Lumière se dresse contre l’empire et Fratus magouille pour devenir empereur à la place de l’empereur. Attitude arrogante qui déplaît à ce dernier, et également à Parsifal, commandeur de l’Ordre de la Justice. Voilà donc l’armée impériale et celle de Parsifal sur le pied de guerre.
Visions d’horreur, trognes d’épouvante, images baroques – cette série de SF fantastique nous entraîne dans une épopée flamboyante dont la drôlerie tient au décalage entre l’image (grandiose) et la totale désinvolture des héros.
Avec A la recherche du nouveau père, Gwendoline Raisson et Magali Le Huche reviennent avec une bande dessinée humoristique sur les mères (et pères !) célibataires.
Caroline a 33 ans, elle est mère célibataire. Avec une bande de copines, elle appartient aux M.A. (Mères anonymes), un groupe de parole pour mères un peu dépassées par leur maternité. Caroline raconte ses tentatives (souvent tragi-comiques !) pour retrouver un compagnon et l’amour… pendant que Philippe, nouveau venu aux M.A., témoigne de son statut de « nouveau père » un peu méprisé par la société. Un roman graphique drôle, intelligent et émouvant !
Un one shot tendre et drôle sur les nouvelles familles, la maternité, la paternité…
Avec ce premier tome de Mort au Tsar, Fabien Nury et Thierry Robin imaginent un diptyque où polar et histoire s’entremêlent au coeur de la Russie tsariste.
Moscou, 17 septembre 1904. Sur le parvis du palais du gouverneur général de Moscou, une foule révoltée par la misère brandit bâtons, pierres et légumes pourris. Au balcon, le gouverneur Sergueï Alexandrovitch lâche son mouchoir… Geste prémédité ou mouvement involontaire ? Peu importe, c’est le signal : les soldats tirent dans la foule. Dans un contexte politique explosif, où le peuple s’organise pour lutter contre le régime autocratique, cet épisode signe l’arrêt de mort du grand-duc. Un polar historique signé Nury et Robin.
Ce 1er volet de Mort au Tsar, polar historique, nous entraîne sur les traces des révolutions russes de 1905.
États-Unis, 1960. Après leur départ précipité de l’Illinois, Alex et son fils trouvent refuge dans la petite ville de Newton, dans l’Etat du Missouri. C’est là qu’Alex a décidé de prendre une nouvelle identité et d’attendre patiemment son heure.
Pour Alex le problème est double : d’une part échapper au KGB et au FBI qui le traquent, inquiets de savoir la fameuse liste 66 en sa possession, une liste sur laquelle figurent des noms d’espions. D’autre part de mettre la main sur le « clown », un tueur mystérieux qui se fait passer pour un serial killer – qui porte un nez de clown dont il affuble également ses victimes – mais qui est en fait chargé d’éliminer des espions disséminés sur la fameuse route 66. Ce tueur est un danger pour Alex, lequel décide donc de surveiller un espion, Holowitz, qui a été en contact avec Sacha, le chef du réseau. Alex est ainsi persuadé que Holowitz va recevoir la « visite » du clown et qu’il pourra à son tour se débarrasser de ce tueur. Mais au jeu du chat et de la souris, l’issue est parfois incertaine….
Autour des années 70, Goscinny et Charlier, alors capitaines du journal Pilote en pleine gloire, lancèrent un recueil trimestriel au format de poche présentant un choix d’histoires courtes des stars du journal. C’est ainsi qu’on retrouva dans le Super Pocket Pilote Astérix, Blueberry, Lucky Luke, Philémon, Achille Talon et bien d’autres.
Valérian, qui débutait une brillante carrière d’agent spatio-temporel, atterrit dans le Super Pocket avant même la sortie de son premier album. C’est ainsi que ces sept récits courts sont venus s’intercaler entre la Cité des eaux mouvantes et le Pays sans étoiles.
Ces aventures ont constitué pour Mézières et Christin une espèce de laboratoire d’idées, où ils ont créé des personnages, une faune, une flore, et jonglé dans l’espace-temps avec cet humour qu’on retrouvera tout au long de la grande saga de Valérian.
Manu et Mariette ont émigré à la campagne. Manu veut faire un potager et Mariette un enfant. Mais Manu, qui fête dans la liesse la naissance de son premier radis, n’assume pas l’idée de l’enfant : c’est dur d’avouer à son bébé qu’on ne sait pas changer les vis platinées. Donc, il se planque dans les cartons de déménagement, qui traînent toujours au milieu du décor. Sans parler des pesticides du voisin — « si le vent tourne, on est morts » — et de l’affiche qu’il est censé faire pour la Fête du cochon. Bref, la vie à la campagne est anxiogène. Le tome 1 de cette aventure étant un chef-d’oeuvre, on attendait la suite avec un certain appétit. On est content. Ce tome 2, toujours traité en histoires d’une demi-page (exercice virtuose), nous raconte l’évolution d’un virage existentiel ébouriffant : le retour à la terre d’un couple de citadins. Techniquement, c’est simple : Manu, c’est toujours Manu vu par Ferri mais dessiné par Manu. Et les deux auteurs sont si complices que le résultat, aussi bien dans le trait que dans l’épluchage de chaque émotion, est une merveille de drôlerie et de tendresse. De plus, rien de tout ça n’est gratuit, puisque notre héros progresse : finalement, c’est décidé, il va faire le bébé et ranger les cartons.
Honfleur, au pensionnat des Oiseaux, un établissement pour jeunes filles tenu par des soeurs chanoinesses de saint Augustin, dans les années soixante. Marie-Colombe et Thérèse ont 13 ans. L’une vient d’une famille très aisée vivant à Neuilly ; l’autre, d’une famille du coin, dans laquelle on est paysans depuis des générations. Les deux jeunes filles deviennent inséparables et font les 400 coups dans le vénérable pensionnat. Une amitié à toute épreuve dans la France des sixties.
Londres, 1831. Le jeune Charles Darwin, impatient d’embarquer pour le périple de sa vie, prend place sur le HMS Beagle. Le voyage vers des contrées lointaines pleines de promesses sera aussi fait de multiples épreuves. Tandis que ses découvertes sur la faune et la flore le comblent d’admiration et de confusion, la fréquentation d’esclavagistes va le pousser à questionner les principes humanistes de ses contemporains. Un voyage formateur pour l’homme et révolutionnaire pour la science.
Notre héros, sollicité par ‘Libération’ pour son aventure de l’été, propose une formidable idée de reportage : la naissance des cigales aux États-Unis. Le voilà donc à New York avec son copain Mollet – venu travailler pour Spielberg et finalement recyclé serveur de cassoulet dans un restau français – et Lucie, une vague copine plutôt acariâtre, qui s’intéresse à lui quand elle est suffisamment bourrée pour le trouver attractif, ou quand il paie l’addition du Michael Jordan’s Steak House : mille balles le steack-nouilles + le Chardonnay, un vin qui marche bien là-bas. Donc, cet été dans ‘Libération’, on a découvert les aventures de Riad Sattouf en Amérique – en noir et blanc, alors que là, c’est en couleurs. Résultat : une balade exotique including les moeurs des Français de New York et de quelques autochtones célèbres, ainsi que la visite des lieux sacrés, comme Ground Zéro (du grillage avec rien au milieu) et Park Avenue, où Riad rêve d’emménager, malgré les nuisances inhérentes : « Va falloir dire à Julia Roberts d’arrêter de tirer la chasse d’eau à partir de 22h ». Pourquoi « No sex in New York » ? Parce que le mot « sex » fait vendre, même avec « no » devant. En effet, les copains fantasment beaucoup mais concrétisent peu, et il est aussi coton de trouver l’âme soeur à New York qu’au camping de La Roche du Bourg. Ce qui fait de cette virée new-yorkaise une galère hilarante et touchante, bourrée de détails poétiques – comme les effets laxatifs des « Chicklets Gum » – sans la moindre cigale.