Le Tsunami

Deux ados, Jon et Jasper, s’échappent souvent du vaisseau le « Vagabond » pour surfer sur les vagues d’Océania. Cette fois-ci, ils sont surpris par un tsunami. Jon disparaît sous le tapis de feuilles qui compose la surface de l’océan. « Nul ne revient jamais des profondeurs d’Océania », ont toujours prétendu Edern, le grand-père de Jasper, ainsi que tous les habitants du « Vagabond ».

Mais ce n’est pas ce que raconte le capitaine du « Poséidon » sur lequel Jasper a été recueilli et… aussitôt emprisonné. Une femme, aussi belle que malfaisante, décide que Jasper est un espion à la solde des terroristes qui ont enlevé la fille de l’Impérator, son maître. Elle veut le faire parler. Suite à un tir d’artillerie, le dirigeable à bord duquel les terroristes se sont enfuis avec la princesse a dérivé et fait naufrage. La femme jure de le retrouver. Dans les profondeurs d’Océania, Jon, blessé, a trouvé refuge auprès de la jeune et jolie Tania. Au cours d’une de leur balade dans les arbres sous-marins, les deux nouveaux amis découvrent l’épave du dirigeable.


Blanc autour

1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah.

La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise.
Prudence Crandall les prend au mot et l’école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l’abolition de l’esclavage. Nassées au coeur d’une communauté ultra-hostile, quelques jeunes filles noires venues d’un peu partout pour étudier vont prendre conscience malgré elles du danger qu’elles incarnent et de la haine qu’elles suscitent dès lors qu’elles ont le culot de vouloir s’élever au-dessus de leur condition. La contre-attaque de la bonne société sera menée par le juge Judson, qui portera l’affaire devant les tribunaux du Connecticut. Prudence Crandall, accusée d’avoir violé la loi, sera emprisonnée…

La douceur du trait et des couleurs de Stéphane Fert sert à merveille ce scénario de Wilfrid Lupano (Les Vieux Fourneaux), qui s’est inspiré de faits réels pour raconter cette histoire de solidarité et de sororité du point de vue des élèves noires.


Don Vega

Madrid, 1848. Don Vega, héritier d’une riche famille californienne, reçoit une lettre lui annonçant le décès de ses parents. L’auteur du courrier, le père Delgado, l’incite à rentrer « dans les plus brefs délais ».

À son retour, Don Vega découvre que le domaine familial est désormais géré par un ancien général, Gomez. Celui-ci s’appuie sur Borrow, une brute sadique et sans scrupules, pour mettre la Californie en coupe réglée en rachetant des terrains à bas prix afin de les revendre plus cher.

Des peons ont le courage de se révolter. Le visage couvert d’une cagoule, ils se réclament d’« el Zorro », un mythe populaire local. Le peuple les voit comme des héros. Don Vega décide de suivre leur exemple : il revêt un costume noir et est bien décidé à faire payer les spoliations commises envers sa famille. La légende de Zorro est en marche…

Le personnage de Zorro renaît de ses cendres dans cette relecture enthousiasmante d’un classique de la culture populaire, né en 1919 dans un roman de Johnston McCulley avant d’être immortalisé par le cinéma et la série télévisée de Walt Disney.


La Fuite du cerveau

Le 18 avril 1955, Albert Einstein passe de vie à trépas. Pour la science, c’est une perte terrible. Pour Thomas Stolz, médecin chargé de l’autopsie, c’est une chance inouïe. Il subtilise le cerveau du savant afin de l’étudier. S’il perce ses mystères, il connaîtra la gloire…

Le problème, c’est que le corps d’Einstein le suit !
Privé de cerveau, Albert continue à bouger, à marcher, à parler. La perspective de comprendre le fonctionnement de ses neurones l’excite au plus haut point. « Formidable ! On va faire ça ensemble, tous les deux ! », dit-il à Stolz.

Reste à trouver un laboratoire à l’abri des regards. Ce qui n’a rien d’évident quand on a le FBI aux trousses…

Après le succès de Pereira Prétend et de Malaterre, Pierre-Henry Gomont change de registre. Il nous entraîne dans un road movie échevelé et drolatique, inspiré par la véritable destinée du cerveau d’Einstein. Menée tambour battant, cette histoire rocambolesque et burlesque, servie par un dessin épris de liberté, est aussi une réflexion passionnante sur la complexité de l’âme humaine.


Malgré tout

C’est l’histoire d’un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. D’un côté, il y a Ana. Sexagénaire charismatique, ancienne maire tout juste retraitée, mariée et maman. Une battante au grand coeur qui impose le respect. De l’autre, il y a Zeno. Célibataire endurci, libraire proche de la retraite et doctorant en physique qui aura mis quarante ans pour terminer sa thèse. Un esprit libre et voyageur, aussi séduisant que mystérieux.
Au fil des années, ils ont tissé ensemble un amour impossible et intarissable. Tout en égrainant les excuses qui ont empêché qu’elle ne prenne forme, on remonte le temps de cette romance et de ses méandres… jusqu’à sa source.

Avec Malgré tout, Jordi Lafebre (Les Beaux Étés, La Mondaine, Lydie) nous offre, avec toute la poésie et la tendresse qui le caractérisent, son premier album en tant qu’auteur complet. Un puzzle amoureux complexe, qu’il recompose savamment au travers de scènes distinctes… et pourtant indissociables les unes des autres.


Rapaces – tome 3

Vampires assoiffés de carnage, Drago et sa soeur Camilla veulent venger l’assassinat de leur père Don Molina en exterminant ceux de leur espèce qui ont préféré asservir l’espèce humaine plutôt que les saigner.

Et à propos d’espèce humaine, elle est mal partie. Depuis les grandes chasses perpétrées sur les continents du sud, elle est en voie d’extinction. Faut-il assurer sa survie ? Oui. Les humains sont ignorants, cupides, égoïstes, et ils puent, mais leur histoire est intéressante… Une loi est donc votée, destinée à protéger la race humaine. Ce qui tombe bien : Vicky Lenore, flic de son état, emprisonnée et condamnée, échappe à la mort : elle sera seulement exposée dans un zoo, en tant qu’échantillon d’une espèce en péril.

Son adjoint Spiaggi la sort de là, mais elle lui fausse compagnie : elle veut tuer Camilla et Drago. Mais voilà qu’encore une fois, elle succombe aux irrésistibles pouvoirs érotiques du frère et de la soeur…

Et puis il y a Aznar Akeba. Issu de la même race que Drago et Camilla, il a reçu l’ordre de les détruire. Mais il découvre que Drago, le monstre qu’il doit éliminer, est son père.

Et il y a la cité des enfants. Tous les enfants se sont réfugiés sous terre. C’est arrivé peu à peu… Au début, ils trouvaient que leurs parents les regardaient d’un drôle d’oeil. Et puis, une nuit, ils entendaient un cri dans la chambre de leur frère ou de leur soeur, et le matin, ils ne les reconnaissaient plus. Et il y a aussi le Dévoreur, dont on dit qu’il ne nourrit de la chair des enfants.

Dans le décor sinistre de New York æ ses immeubles en ruines, ses souterrains æ une BD gothique dans la ligne des histoires de vampires les plus terrifiantes, avec un soupçon d’humour, un zeste d’érotisme et une mise en image gothique, illuminée par la beauté des bleus glaciaires et du rouge sang.


Revanche des cendres

Néron en a rêvé. Lucius Murena l’a fait : incendier Rome. Pourtant, en expiation de sa faute, le jeune patricien tentera de sauver un maximum de vies humaines. Chacun, nantis et plébéiens, cherche une issue. Tandis que certains se jettent dans le Tibre, d’autres atteindront non sans mal le Champ de Mars. Le quartier du Transtibérin est épargné par les flammes. C’est là que vivent Pierre et les chrétiens. Plus homme que dieu, l’empereur est en proie au doute. Mais si Rome dévastée attise la cupidité des uns, elle révèle aussi quelques belles âmes.


Mélodie d’El Raval

Jazz Maynard est un trompettiste virtuose, un cambrioleur professionnel et un homme au grand coeur. Enfant, avec son ami Teo, il a dû apprendre bien vite les lois de la rue dans le quartier d’El Raval, à Barcelone. Il a bien tenté de fuir à New York, mais son passé l’a rattrapé… Ainsi, de retour, il retrouve Teo, son ancien ami Judas, sa ville et les désagréments qui l’accompagnent : vols, bagarres, flics corrompus, scandale politique…

Les talents de cambrioleur de Jazz sont mis à contribution. Il a dû accepter de commettre un vol pour le compte de Judas s’il ne voulait pas voir sa soeur tuée. Judas n’est pas un inconnu : il est le nouveau chef d’El Raval et était l’ami d’enfance de Jazz et de Teo avant de se rallier à l’Avocate, chef d’El Raval avant lui. Jazz est le seul à pouvoir dérober la pièce « Double Eagle » d’une valeur de 10 millions d’euros à un chef de gang d’Europe de l’Est…


La Meilleure des mères

Britannicus est mort comme son père, l’empereur Claude. Empoisonné. Le testament qui aurait pu mettre fin aux ambitions de Néron n’est plus que cendres. Néron reste seul sur le trône de Rome.

Seul ? Enfin presque. Dans l’ombre, sa mère, Agrippine, seconde épouse de l’empereur, a bien l’intention de faire ce qu’il faut pour  » mordre à ce fruit pourri qu’est le pouvoir. « 

Le corps de Britannicus enduit de plâtre finit à peine de brûler sur un bûcher battu par la pluie que la lutte pour le pouvoir reprend de plus belle.

Néron apprend de Locuste l’empoisonneuse comment Agrippine a fait assassiner Claude. Il la prend à son service. Agrippine riposte en faisant empoisonner l’empoisonneuse.

Néron se sent si seul qu’il appelle auprès de lui sa tante, Domitia Lepida, bête noire de l’impératrice. Agrippine riposte en obligeant son fils à signer lui-même la condamnation à mort de Domitia.

Agrippine, la meilleure des mères.

Dufaux débarrasse la légende romaine de ses derniers oripeaux romantiques. À travers le dessin réaliste et très fouillé de Delaby, il montre sans fard ce qu’a souvent été l’Histoire à travers les siècles : une succession de sinistres règlements de comptes entre membres d’une même famille peu disposés à partager le gâteau. Et utilisant sans une once de scrupule cruautés, crimes et trahisons. Rome antique, France du Moyen-Age, Italie mafieuse, même combat.


Bulles et nacelle

Un bijou de poésie signé Renaud Dilliès ! Sur un fond musical de Django Reinhardt, un « muridé solitaire », Charlie, est plongé dans les vicissitudes de la vie : la peur de l’existence, les visites d’un petit oiseau nommé Solitude qui apparaît quand il se sent seul et le drame de la page blanche pour lui qui souhaiterait tant rendre le monde plus beau par son écriture. Le lecteur, transporté dans l’esprit de Charlie, suit ses pérégrinations oniriques héritées de l’enfant qui est en lui et qui ne demande qu’à se réveiller… Un récit tendre et émouvant sur l’écriture et la solitude.