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24/06/2022
La série Pablo retrace la jeunesse de Picasso à Montmartre dans les années 1900. Pour raconter l’invention de l’art moderne et le bouillonnement passionné qui a présidé à sa naissance, il fallait une femme. Et justement il y en avait une dans la vie de Picasso à ce moment-là. Elle s’appelle Fernande Olivier, elle est le premier grand amour de Picasso. Modèle, sensuelle, irrésistible, Fernande — comme Pablo— se confronte violemment au réel. Lui surmonte le suicide de son meilleur ami, elle réussit à échapper aux griffes d’un maniaque sexuel qu’elle a été forcée d’épouser. Ils se rencontrent dans la fleur de leurs 20 ans au Bateau-Lavoir. Mais leur histoire n’a rien d’un conte fleur bleue. Elle est tressée de dèche, de violence et de poésie. Au début, leur inséparable ami s’appelle Max Jacob, poète déchiré et hilarant, précieux, imprévisible. Puis arrive Guillaume Apollinaire, mal aimé s’il en est, qui bientôt va connaître l’amour fou avec Marie Laurencin, peintre excentrique et poseuse. Ils sont bohème, fument l’opium et ne dédaignent pas la magie, mais ils fréquentent aussi le monde grâce à Gertrude Stein, une Américaine riche et subversive. Picasso et elle sont habités par une même ambition visionnaire. Ils sont mégalomanes et c’est ce qu’il faut pour prétendre rejeter toute tradition en art : il ne s’agit plus de copier le réel mais de parvenir à le rendre éternel. Peu importe la beauté, il faut vaincre le temps !
